Est-ce que les housses anti-acariens sont efficaces ? Étude 2025

Près de 45 % des allergies respiratoires sont liées aux acariens, selon les données de l’ANSES. Ces micro-organismes prolifèrent dans les matelas, oreillers et couettes, où l’humidité et la chaleur corporelle leur offrent des conditions idéales. Face à cela, les housses anti-acariens sont souvent présentées comme une solution simple et durable pour réduire l’exposition. Mais sont-elles réellement efficaces ?

Voici les données provenant des études entre 2004 et 2025 sur les housses anti-acariens :

  • –87 % d’allergènes dans les matelas après installation de housses anti-acariens (étude Woodcock et al., 2003)
  • –45 % d’exacerbations sévères chez les enfants asthmatiques équipés de housses (étude Murray et al., 2017)
  • Amélioration clinique de l’eczéma chez les adultes allergiques, avec baisse des IgE spécifiques (étude Holm et al., 2001)
  • Efficacité physique constante des housses à pores <6 µm pour bloquer les allergènes
  • Effet clinique dépend du profil : utile chez l’enfant asthmatique ou l’adulte eczémateux sensibilisé
etude efficacité literie anti acariens

Réduction des allergènes dans la literie : preuves solides

Les housses anti-acariens permettent de réduire de 60 à 90 % les concentrations de l’allergène Der p1 dans les matelas, selon plusieurs essais cliniques rigoureux.

L’étude de référence menée par Woodcock et al. (NEJM, 2003) sur 1 122 adultes asthmatiques sensibilisés a montré une diminution du taux de Der p1 de 1,71 μg/g à 0,58 μg/g dans le groupe équipé de housses à six mois (p = 0,01), tandis que le groupe témoin était à 1,71 μg/g. À 12 mois, l’écart n’était plus significatif (1,05 μg/g vs 1,64 μg/g, p = 0,74) (pubmed.ncbi.nlm.nih.gov).

Une méta-analyse de 24 essais (Arroyave et al., Annals of Allergy, Asthma & Immunology, 2014) confirme une réduction standardisée moyenne de −0,79 (IC 95 % : −0,98 à −0,60 ; p < 0,001) de la charge allergénique dans les matelas grâce aux housses (pubmed.ncbi.nlm.nih.gov).

Ces résultats confirment une efficacité physique des housses imperméables (porosité < 6 µm) dès les premières semaines d'utilisation, même si l’effet clinique varie ensuite selon les pathologies.

Asthme chez l’adulte : réduction d’allergènes sans effet clinique

Chez les adultes asthmatiques sensibilisés aux acariens, les housses anti-acariens permettent de réduire significativement la charge allergénique.

L’essai randomisé contrôlé en double aveugle de Woodcock et al. (NEJM, 2003) a inclus 1 122 adultes asthmatiques allergiques aux acariens. La concentration de l’allergène Der p1 est passée de 1,71 µg/g à 0,58 µg/g dans le groupe avec housses après 6 mois (p = 0,01), puis s’est rapprochée du groupe témoin à 12 mois (1,05 µg/g vs 1,64 µg/g ; p = 0,74) (PubMed, research.manchester.ac.uk).
→ https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12867606/
→ https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24484971/

Pour conclure, les housses anti-acariens à porosité <6 µm réduisent efficacement la charge allergénique (jusqu’à –0,79 d’écart-type).

Asthme chez l’enfant : réduction significative des exacerbations sévères

Chez les enfants asthmatiques sensibilisés aux acariens, les housses anti-acariens réduisent les hospitalisations liées aux crises sévères. Dans l’essai espagnol mené par Murray et al. (2017), 284 enfants âgés de 3 à 17 ans, ayant récemment été hospitalisés pour une crise d’asthme, ont été randomisés entre un groupe utilisant des housses imperméables aux acariens (n = 146) et un groupe placebo (n = 138) (pubmed.ncbi.nlm.nih.gov, atsjournals.org).

Après 12 mois, 29,3 % (36/123) des enfants du groupe actif avaient connu une exacerbation sévère nécessitant une visite aux urgences ou une hospitalisation, contre 41,5 % (49/118) dans le groupe placebo (réduction relative de 45 %, hazard ratio 0,55 ; IC 95 % 0,36–0,85 ; p = 0,006) (pubmed.ncbi.nlm.nih.gov).

Le Nombre Nécessaire de Patients à Traiter (NNT) pour prévenir une hospitalisation est d’environ 9, selon les données rendues publiques par l'AFP via le résumé de l’étude (aafp.org, sciencedaily.com).

Le délai avant la première exacerbation grave a été prolongé dans le groupe avec housses, sans différence significative sur l’usage de corticoïdes oraux (prednisolone) en gestion ambulatoire (pubmed.ncbi.nlm.nih.gov, atsjournals.org).

Pour conclure, l'achat d'une housse de matelas intégrale anti-acariens (45 -150€), sans effets secondaires, démontre un effet clinique robuste : moins d’hospitalisations et d’urgences chez les enfants allergiques aux acariens.

Rhinite allergique : réduction d’allergènes

Chez les adultes souffrant de rhinite allergique chronique, les housses anti-acariens permettent de réduire l’exposition mais n’améliorent pas les symptômes nasaux. L’essai randomisé de Terreehorst et al. (2003), publié dans le New England Journal of Medicine, a été mené sur 279 patients sensibilisés aux acariens présentant une rhinite perannuelle modérée à sévère. Les participants ont été équipés soit de housses anti-acariens (matelas, oreiller, couette), soit de housses placebo, pendant 1 an.

Résultats à 12 mois :

  • Baisse significative des allergènes dans les matelas du groupe actif
  • Aucune différence clinique sur les scores de symptômes nasaux entre les groupes (éternuements, congestion, écoulement)
  • Pas de modification de la réactivité nasale lors des tests de provocation

Résumé de l’étude consultable via https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12867607
Données complémentaires disponibles sur https://www.researchgate.net/publication/10655813

Conclusion : les housses réduisent les allergènes dans le lit. Leur usage peut être envisagé dans une stratégie combinée (aspiration HEPA, réduction de l’humidité, arrêt du tabac).

Conclusion générale sur les housses anti-acariens

Les housses anti-acariens à porosité ≤ 6 μm réduisent efficacement la charge allergénique dans la literie, avec des baisses allant de 60 à 98 % du taux de Der p1 mesurées dans les essais contrôlés. Cette efficacité physique est démontrée de manière constante à travers les études, notamment dans :

 

Les housses anti-acariens sont une mesure simple, non médicamenteuse, et bien tolérée, qui permet une réduction massive de l’exposition allergénique. Leur effet thérapeutique dépend du type de pathologie et du degré de sensibilisation du patient. Elles sont particulièrement utiles chez l’enfant asthmatique allergique, ou comme mesure complémentaire chez l’adulte eczémateux allergique aux acariens. En dehors de ces cas, elles doivent s’inscrire dans une stratégie globale d’éviction environnementale.

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